Il y a eu beaucoup de monde pour l’exposition « Calais d’hier et d’aujourd’hui » qui s’est tenue au Minck ce week-end. Le président des Amis du Vieux Calais, association à l’origine de cette manifestation, en est ravi : « Cette affluence est assez exceptionnelle, elle témoigne de l’intérêt que le public porte à l’histoire de Calais et à son patrimoine, dont une grande partie a malheureusement disparu ». Dans la foule qui se presse devant les panneaux de photos, une majorité de seniors mais aussi des représentants des nouvelles générations, signe très positif pour l’avenir.
Le nombre de clichés exposés est impressionnant. Des images issues de cartes postales anciennes mais aussi des clichés plus rares qui ont été pris jadis par des particuliers côtoient des photographies de notre temps. Quasiment tous les quartiers de Calais sont représentés. Beaucoup de visiteurs viennent avec un objectif précis en tête : retrouver un coin de rue, une boutique, un immeuble qu’ils ont connu dans le passé et qui a disparu ou qui a subi tant de métamorphoses qu’il est devenu méconnaissable.
« Un ancien habitant du Courgain était émerveillé de retrouver sur un cliché l’enseigne d’un petit café qu’un de ses ancêtres tenait au début du XX e siècle. Tout le monde n’a pas la chance de tomber sur l’élément précis qu’il recherche, mais nous continuons d’engranger les photographies afin d’enrichir notre banque de données et, qui sait, de satisfaire dans l’avenir plus de demandes », explique Dolorès Gardy-Duquesne, très active pendant toute la durée de l’exposition.
« L’appel que nous avons lancé a été entendu : un nombre important de Calaisiens sont venus nous voir avec leurs archives personnelles que nous avons scannées sur place. Ainsi, l’association possède maintenant un magnifique reportage photographique sur la fête de la Dentelle qui s’est déroulée en 1928 dans les rues de Calais, ou sur la fête de la Mer. On s’aperçoit que les gens aiment leur ville et sont contents d’aider à la mettre en valeur du point de vue historique », ajoute la vice-présidente des Amis du Vieux Calais, spécialisée dans le domaine de la généalogie mais qui œuvre, avec entre autres Pierre Hédoux et Gilles Peltier, à animer la commission photos de l’association.
Il a fallu parfois apporter quelques explications orales à certains curieux qui ont eu du mal à trouver leurs repères : quel est par exemple ce grand bâtiment voisin d’une étrange passerelle métallique ? Il s’agit de l’ancienne gare centrale, dont il ne reste plus de trace matérielle aujourd’hui ! En ce qui concerne les clichés relatifs à la Première Guerre mondiale dans le Calaisis, issus de la collection léguée par Albert Chatelle, les commentaires fournis à l’auditoire par Jean Gardy, vice-président d’honneur de l’association, ont été très appréciés : ils ont permis de faire revivre une époque vieille d’un siècle, pendant laquelle certains lieux ont été proprement transfigurés pour accueillir réfugiés et soldats de diverses nationalités, ou pour faire face aux bombardements.
SYLVETTE : Les images de mon enfance
« Calais est ma ville, celle de mes parents, de mes grands-parents. Je suis très heureuse d’admirer cette belle rétrospective, une photographie de l’ancien Alhambra vu à travers l’ancienne porte d'entrée du parc Saint-Pierre m’a exemple émerveillée. Je l’ai connue dans mon enfance. Une telle exposition donne le goût de l’histoire, c’est très bien »
PASCAL ET LAURENCE : Revoir le Petit-Courgain
«Nous sommes du Petit-Caurgain, nous avons envie de le redécouvrir tel qu'il était autrefois. II n'est pas toujours facile de se repérer, tout a tellement changé. L’ancien collège Berthelot où nous avons été scolarisés n'a plus rien à voir avec l'actuel lycée ! Nous avons apprécié de voir sous un autre jour le quartier de la Nation. »
GILBERT : Mon Beau-Marais
« J'ai connu le Beau-Marais avant guerre et j'y habite toujours. Je suis en quête d'images montrant cette partie de Calais, elles ne sont pas courantes et cela me rappelle tant de souvenirs. J'ai aussi bien ri en voyant une ribambelle de cochons cheminer devant l'ancienne gare centrale. On voit aussi des chevaux parcourant les rues de la ville. C'était une autre atmosphère. »